La rénovation du quartier de Bellecroix est malheureusement un sujet de polémique politicienne qui a largement alimenté la précédente campagne des municipales.
De quoi s’agit-il ?
L’Agence Nationale de Rénovation Urbaine participe à la rénovation de certains quartiers qui présentent des indicateurs en matière d’habitat social, de pauvreté, de taux de chômage…Bellecroix en fait partie.
La participation financière de l’ANRU est conditionnée par des objectifs de désenclavement et d’amélioration de la mixité sociale et soutient des projets de démolition, de production de logements, de requalification des espaces publics.
En janvier 2020, une déclaration d’engagement a été signée par un certain nombre de partenaires prévoyant, pour la rénovation du quartier de Bellecroix un budget de 26 millions d’euros dont 11, 6 millions pour l’ANRU.
Désenclavement du quartier par l’amélioration du transport en commun, démolition de 125 logements et du centre commercial, construction de 400 logements en accession à la propriété pour reconstituer l’offre démolie et attirer de nouveaux habitants sur le quartier, restructuration des écoles.
Une ambition partagée par l’ANRU lors de la présentation du projet en 2019.
Que reste t’il aujourd’hui de cette ambition ?
Rien ou pas grand-chose. L’abandon du désenclavement par peur, pour certains, de perdre une place de parking ou un morceau d’espace vert dans un quartier qui en regorge. Cela sera remplacé par un ascenseur qui deviendra rapidement un lieu de nuisance et de pratiques urbaines inappropriées.
Quant on mesure aujourd’hui la transformation du quartier de Borny grâce notamment à l’arrivée de METTIS, on comprend mieux la déception de celles et ceux qui comptaient sur un moyen de transport les reliant à la ville, aux hôpitaux ainsi qu’à leurs lieux de travail ou de formation.
Cette décision s’est traduite par l’obtention d’un budget malingre en matière de transport en commun de la part de l’Etat.
Le second enjeu de mixité sociale repose sur une offre de logements qualitatifs visant à favoriser l’accession à la propriété pour diminuer la part du logement social dans ce quartier qui en compte 90%. Cet enjeu qui conditionne le financement de l’ANRU nécessite un travail préalable de repérage dont nous découvrons dans la presse qu’il n’a pas été fait puisque le maire répond « qu’il ira voir lui-même ».
Il est à parier que compte tenu des délais de financement de l’ANRU, ces projets soient définitivement enterrés pour faire plaisir à quelques-uns et par manque d’ambition affirmée pour Bellecroix.