Et ça recommence !
Lors de sa rentrée médiatique de janvier, François Grosdidier n’a pas peur de reprendre son fameux et fumeux mantra sur les finances municipales héritées de son prédécesseur, n’hésitant pas cette fois à comparer les caisses de Metz aujourd’hui à celles de Woippy du temps où il en était le maire. Et qu’importe si ses allégations commodes pour justifier son inaction sont démenties par la réalité des chiffres et par le rapport de la chambre régionale des comptes (celle-là même qui avait épinglé la gestion woippycienne d’un certain Grosdidier François !) : sans doute espère-t-il qu’un mensonge répété à l’infini finira par devenir vérité dans l’esprit de ses administrés.
Le pire, c’est qu’il dément lui-même ses propres propos en dépensant allégrement l’argent des Messins, mais aussi celui des habitants de la Métropole et du Grand-Est en ouvrant en grand les vannes publicitaires à un nouveau journal destiné à vanter les mérites autoproclamés de son action. Ne nous trompons pas sur la ligne politique et non pas éditoriale du Courrier Messin apparu dans le paysage, et dans les boîtes à lettres des Messins, en ce début d’année : pour tordre le cou au travail journalistique et équilibré entrepris par la presse traditionnelle (et payante), François Grosdidier a passé un accord avec un éditeur local chargé de relayer la bonne parole. Bah voyons !
En réalité, le maire de Metz, le président de Metz Métropole, le vice-président de la région Grand-Est (c’est la même personne) y détourne l’argent public à des fins de propagande personnelle. Le premier numéro de ce journal « offert » (mais « offert » par qui ?) n’existe que grâce à 7 pages de publicité : 3 sont payées par la Ville de Metz, 3 autres par la métropole, et 1 enfin par la région ! On pourrait ajouter plusieurs pages publi-rédactionnelles à la gloire de la politique messine en matière d’enseignement supérieur et autres communications déjà disponibles dans les bulletins d’information municipale et métropolitaine, qui existent toujours, à grands frais là aussi, surtout à une époque où le prix du papier explose. Vivement un dossier sur les caméras de vidéosurveillance qui nous prouvera leur considérable efficacité !
La gabegie n’est pas le seul objet du scandale, le problème est aussi démocratique et éthique. Qu’un élu, en pleine crise de la presse, fasse ainsi croire que l’information peut être gratuite alors que le coût en revient à des contribuables qui n’ont rien demandé et certainement pas ça, est proprement irresponsable. Après ça, bon courage aux véritables médias indépendants et à leurs journalistes professionnels pour rétablir une confiance déjà sérieusement écornée auprès des citoyens.
L’information, la vraie, a un prix, qui ne doit pas être celui de nos impôts, surtout quand ils sont utilisés pour asseoir l’hégémonie d’un seul homme.